dimanche 23 juin 2024

Série Besson

 Une fois n'est pas coutume, j'ai fait une grande série d'un seul et même auteur: Philippe Besson.

Tout à fait imprévu mais une discussion estivale avec des amis, un échange de livres et hop, me voilà plus que bien dotée avec 8 livres de l'auteur 😅

Assez intéressant de voir qu'à travers tous ces romans les thèmes de prédilection de l'auteur sont présents, plus ou moins intensément: le secret, la famille, l’homosexualité, l'ambiguïté des relations.

Petit compte-rendu de ces lectures:

Je débute par Un diner à Montréal. Lors d'une séance de dédicaces, un ancien amant lui propose un diner de retrouvailles...finalement le diner se déroulera dans un restaurant gay de Montréal avec 3 hommes, 1 femme, des sentiments dévoilés, des questions qui trouvent réponses et des émotions mises à nues ...

L'arrière-saison se déroule dans un bar de Cape Cod. Tandis que le serveur s'affaire derrière le bar, Louise attend Norman. Or c'est un autre homme qui entre chez Phillie's, bien connu des deux protagonistes déjà présents. Un huis clos mélancolique qui donne joliment vie au tableau d'Edward Hopper.

Changement de continent pour Les passants de Lisbonne. Sous une chaleur écrasante, les ruelles pavées, la vieille ville, le calme jardin de l’hôtel accueillent les confidences d'une femme et d'un homme, deux inconnus qui livrent leurs plus intimes blessures. La thérapie improvisée de ces deux solitudes sur fond de langueur portugaise est surprenante et agréable à lire.

La maison atlantique est un coup de cœur ! L'espace d'un été, père et fils sauront-ils se réconcilier dans la maison familiale ? Les paragraphes très courts et le style sec nous font tourner les pages les unes après les autres, bringuebalés entre les souvenirs douloureux, la rancœur du jeune homme et ses amours d'été. On respire l'air marin, on sent le soleil de la côté ouest sur notre peau, on voit passer les touristes ... sans voir arriver le coup de théâtre final !

Dans les jours fragiles, Isabelle Rimbaud raconte le retour de son frère dans les Ardennes en 1891, sa maladie, sa solitude, ses secrets révélés, la dureté de leur mère. 6 mois intenses retracés sous forme de journal où malgré l'absence, le sentiment d'abandon de ce frère ainé, elle s'efface pour laisser toute la place au poète surdoué.

Le jour où Le dernier enfant quitte le foyer familial pour aller faire ses études est un déchirement pour Anne-Marie. Pourtant elle le savait, le deux premiers sont déjà partis il y a longtemps mais là, le cadet, son petit dernier c'est autre chose. C'est quelque chose de très banal, une journée sans drame mais une journée de rupture, racontée très simplement, avec les souvenirs qui reviennent en masse, les inquiétudes, les incompréhensions, les sentiments refoulés. Un roman qui se lit très facilement et qui ne laisse pas indifférent.

Retour parmi les hommes fait valser les mots et les émotions autour de Vincent qui a fuit le décès de son compagnon en voyageant après-guerre à travers le monde, puis, qui revient à Paris et découvre les années folles. Déambulation dans les milieux artistiques et intellectuels, déambulation parmi les sentiments du narrateur, ...

Enfin, dans Un garçon d'Italie, Anna cherche à comprendre pourquoi Lucas est retrouvé mort sur les berges de l'Arno. Sa quête l'amène à découvrir l'existence de Léo, et à enquêter sur les liens qui liaient son compagnon à ce jeune homme. Comment-on vraiment ceux avec qui l'on vit ?


Cette série ne serait pas complète sans rappeler l'article sur Paris-Briançon, ici !